Extraits des Comptes de la Failles Volume I : Partie V

Extraits des Comptes de la Failles Volume I : Partie V

Thaddeus réunit le Conseil de l’Harmonie suite à l’explosion de la bombe aethérique. Les dirigeants antalians se mirent péniblement d’accord sur la nécessité de proposer la paix aux Communs. Bien qu’ils vécurent cela comme un outrage, ils savaient que la guerre ne pouvait plus être remportée. Les pertes avaient de loin dépassé les estimations les plus pessimistes et ils mesuraient les dégâts que pourraient occasionner la détonation d’une seconde bombe au sein d’Antalion. Une délégation quitta donc notre cité pour rejoindre les terres sauvages et négocier avec les Communs. Deux mois de tension s’écoulèrent, émaillés d’escarmouches, avant qu’enfin les bases du traité de paix ne soient acceptées par les deux parties. Ce traité serait par la suite appelé le Pacte.

L’acte en lui-même fut signé sur les rivages extérieurs de la Mer des Brumes. Thaddeus ne put se résoudre à parapher lui-même ce qu’il considérait comme un écrit humiliant et se fit représenter par le Patriarche Marchosias de la Maison Change-Esprit. Les Communs de leur côté élurent trois représentant pour parler en leur nom. Les ultimes discussions furent tendues, mais Marchosias était un négociateur hors pair. Très méfiants, les Communs s’assurèrent qu’il n’usait pas de ses pouvoirs lors des pourparlers. Ils ignoraient cependant que les arts mystiques des Change-Esprit étaient ceux de l’illusion et de la manipulation. Tissant ses sortilèges dans ses mots, Marchosias infiltra les pensées de leurs dirigeants. Il orienta ainsi les discussions à son avantage et parvint à extorquer d’énormes concessions à ses interlocuteurs, pourtant en position de force.

Les Antalians obtinrent ainsi la création d’une zone franche autour de la cité qui s’étendrait des rivages de la Mer des brumes aux collines qui marquaient l’entrée des terres sauvages. Les Communs devaient quitter le site de la Faille et construire ailleurs une ville nouvelle. Les deux peuples convinrent de limiter leur interaction au maximum, cependant Marchosias en profita pour tenter de créer des liens commerciaux. L’élément le plus important de ce traité fut la clause interdisant aux deux puissances de prendre les armes l’une contre l’autre.

Malgré la haine réciproque qu’ils se vouaient, tous étaient conscients qu’une guerre totale ne pourrait qu’entraîner la destruction de ces civilisations. Nous ignorions, alors, que nos adversaires ne pouvaient plus prélever autant de matière du cristal d’Aether et n’étaient donc plus en capacité de forger de nouvelles bombes. Nos anciens ennemis, quant à eux, étaient conscients du fait que leur source d’Aether n’était pas intarissable et voulaient préserver cette ressource au maximum.

Les cendres de la guerre  

Une fois les discussions achevées, chacun reparti de son côté. Marchosias profita des évènements pour asseoir le pouvoir de sa Maison. Alors qu’Agares était vu comme un guerrier, le Patriarche des Change-Esprit revêtit le manteau de l’homme de paix. Il rallia à sa cause des Maisons mineures et tenta de se faire élire Régent à son tour. Il y serait sans doute parvenu si Thaddeus n’avait pas déjoué ses manœuvres. Les deux hommes, par la suite, allaient s’opposer politiquement à de nombreuses reprises...

Comme mentionné précédemment, Agares avait été grièvement blessé.

Il disparut de la scène politique antaliane, se retirant à la Forteresse d’Arden, demeure ancestrale des RougeSang. Il prit épouse et se dédia aux perfectionnement de son art. De son union naquit un jeune garçon, dont les actions allaient façonner le destin de sa Maison.

Dans l’ensemble, le peuple antalian accepta le Pacte de bon cœur. Nous avions découvert les horreurs de la guerre. La mort dans l’âme, nous consentions à perdre le contrôle d’Oriar au profit de ceux que nous avions toujours considérés comme des êtres inférieurs mais qui venaient pourtant de triompher. Notre civilisation entière se plongeât dans l’étude approfondie des arts mystiques, renforça le contrôle de nos émotions directrices dans le but avoué de pouvoir, un jour, prétendre à nouveau à une domination sans partage.

La création du Fortin  

Les Communs furent fidèles à leur parole. Ils abandonnèrent les ruines calcinées de leur cité sous la Faille, construisirent d’immenses chariots de fer, y installèrent leurs possessions et prirent la route. Ils parvinrent même à déplacer ce qu’il restait du cristal d’Aether qui avait donné naissance à leur technologie.

Conscients que l’Aether était indispensable à la pérennité de leur mode de vie, ils refusaient d’en perdre ne serait-ce qu’une infime partie. Ils s’établirent donc sur les lieux même de la détonation de la bombe aethérique. Leurs éclaireurs avaient en effet découvert que le fragment de cristal avait implosé en un millier d’échardes venues se loger dans les parois du cratère. Ces fragments, si infimes fussent-ils, parvenaient néanmoins à alimenter leurs moteurs les plus rudimentaires et ne pouvaient être ignorés.

Ils commencèrent donc à ériger, le long des contreforts du cratère, une citadelle de fer et de bois qu’ils nommèrent le Fortin. Dans les siècles qui suivirent, cette place forte allait s’étendre jusqu’au tréfonds du gouffre, devenir la ville la plus peuplée d’Oriar et le berceau des Aetherguildes.

Un nouveau pouvoir émerge

Les récits qui furent par la suite écrits sur la naissance du culte connu sous le nom de Voie Véritable, nous apprennent que c’est à cette époque qu’un homme solitaire vint se tenir sous la Faille. Les traits dissimulés sous un lourd capuchon, il leva la tête et plongea son regard dans la déchirure céleste. Il parla à voix basse, lentement.

Quand une voix lui répondit, l’homme sourit.

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